Résister ensemble aux pressions politiques et défendre les espaces critiques du savoir.
Comment repenser la coopération universitaire entre la France et les États-Unis à l’heure où les libertés académiques sont fragilisées par des logiques politiques et financières autoritaires ?
Depuis ma position aux États-Unis, je constate chaque jour combien l’université devient un champ de bataille idéologique. Les coupes budgétaires, les pressions sur les administrations, et la remise en cause des programmes de recherche ou d’enseignement critiques participent d’un affaiblissement plus large de l’autonomie universitaire.
Face à cela, le réflexe européen consiste souvent à « accueillir » quelques chercheurs menacés ou à proposer des coopérations ponctuelles. Mais ces réponses, bien qu'importantes, restent insuffisantes : elles ne remettent pas en cause les déséquilibres structurels, ni ne construisent une solidarité durable.
Ce que je voudrais défendre, c’est une autre vision de la coopération transatlantique : fondée non sur le prestige ou l’exil, mais sur un soutien actif aux espaces de pensée critique, là où ils sont attaqués.
Mon intervention proposerait quelques pistes concrètes : mutualisation des ressources, plateformes partagées pour les recherches fragilisées, soutien symbolique et institutionnel à des départements ou programmes sous pression.